Je vous conseille vivement de l'acheter et de l'offrir autour de vous!
Un petit extrait du livre de Denis Doucet, « le principe du petit pingouin » :
« Alors que le soleil se couchait à l’horizon, un petit pingouin nommé Little Boy admirait silencieusement ce majestueux spectacle, en accord avec ce que ses ancêtres avaient fait des milliers et des milliers de fois avant lui dans le passé.
Il n’avait qu’une année de vie sur cette terre, mais il y avait déjà pris goût. Chaque journée et chaque heure étaient fête et éloge de la vie. Pêcher, courir, glisser… c’était ce qu’il savait faire de mieux sur sa banquise, au pôle Nord.
Merci à Lawrence qui m'a fait découvrir ce magnifique petit livre (petit par sa taille mais grand par son message!)
Ses copains et lui avaient d’ailleurs donné un nom à cette banquise. C’était leur banquise, disaient-ils. Ils l’appelaient affectueusement la montagne russe, puisqu’ils s’en servaient essentiellement pour la glissade et la course.
Du haut de cette immense couche de glace, Little Boy avait réussi avec fierté des centaines de sauts en mer ; il y avait impressionné plus d’une femelle et pratiqué l’art du surf des neiges quand les vents d’automne s’y prêtaient.
Little Boy était un petit pingouin heureux, sans autre ambition que de jouer son rôle au sein de sa communauté, de s’amuser, de procréer, bref, de vivre sa vie de pingouin, comme tant d’autres l’avaient fait avant lui… et comme bien d’autres le feraient après.
Jusqu’au jour où Big Mouth arriva. Ce jour-là, sa vie prit une autre direction dont il n’aurait jamais pu se douter.
— Tu vas où, comme ça, mon petit? dit un gigantesque phoque à capuchon qui venait de monter sans permission sur la montagne russe.
—Je… Je ne fais rien de spécial, répondit en reculant Little Boy, qui savait que les grands phoques comme ce Big Mouth ont la fâcheuse habitude de manger les pingouins de petite taille.
— N’aie pas peur. Je ne te veux aucun mal. J’ai déjà avalé mon dîner… En fait, je suis venu en ami.
— Ah oui ?
— Bien sûr, et je vais te le prouver à l’instant.
Big Mouth sortit de derrière son dos, Dieu sait comment, un écran à plasma de près de deux mètres de largeur, avec une chaîne stéréo. Il déposa le tout sur la glace et appuya sur le bouton d’une télécommande qu’il tenait dans l’une de ses nageoires.
— Regarde toutes ces merveilles ! C’est tentant, non ? Tu aimerais savoir comment te les procurer?
— C’est quoi au juste, tout ça? Je ne connais rien à toutes ces choses, répondit instinctivement Little Boy, toujours pas rassuré.
— Bon. À ce que je vois, il va falloir tout t’expliquer… Ce sont des produits qu’on peut acheter avec de l’argent. Money, money… tu connais ?
— Euh… non. Je devrais ?
— Bien sûr ! C’est ça, la vraie vie. Pas un morceau de glace où on se les gèle douze mois par année ! Penses-y un peu ! Si tu gagnes de l’argent, le monde t’appartient. Tu peux t’acheter tout ce que tu veux. Tu saisis ? T’es pas idiot, quand même. Je ne suis pas venu jusqu’ici pour converser avec un attardé !
— Qui a dit que j’étais idiot ? riposta le petit pingouin, insulté par ce que venait de lui lancer Big Mouth.
— Mais non ! Je n’ai pas voulu t’insulter, mon ami ! Je suis venu ici t’offrir un job.
— C’est quoi un job, alors ? questionna Little Boy, qui devenait tout à coup moins sur ses gardes, sentant que la conversation prenait apparemment un ton plus amical.
— Un job, c’est ce dont tu rêvais sans le savoir. C’est quand tu fais un boulot pour quelqu’un avec un salaire en retour. Et tu fais de l’argent ! T’as saisi ?
— Bien sûr ! mentit Little Boy, qui ne voulait pas passer pour un idiot une seconde fois.
— Bien ! Là, tu parles ! Alors, tu commences quand ?
— Euh… commencer…
— Bien oui ! Je t’embauche. Tu as obtenu l’emploi. Tu veux savoir en quoi ça consiste ?
— Oui, j’imagine.
— Très bien. Chaque jour, tu m’attrapes cent petits poissons. Tu vois là-bas, ce grand bateau ?
— Oui.
— Eh bien, ces gars-là, ils paient bien. Je te donne un salaire fixe pour ton lot quotidien. Évidemment, tu auras un jour de congé par semaine.
— Oui, mais…
— Et si tu te forces un peu pour m’en rapporter plus, tu gagneras plus. N’est-ce pas un contrat lucratif et avantageux, mon ami ?
— Et ça me donnera quoi, ce salaire ?
— Ah, ces jeunes d’aujourd’hui ! L’argent n’est pas encore gagné qu’ils veulent déjà savoir comment le dépenser. Sois un peu plus patient. Quand tu auras empoché quelques chèques, je t’expliquerai. Marché conclu, alors ! On va brasser des affaires d’or, toi et moi.
Et c’est ainsi que Little Boy se mit au travail. Il utilisa le filet de pêche que Big Mouth lui avait apporté – en fait, qu’il lui louait, pour être plus exact – et parvint à honorer son contrat sans problème.
—Je vois, petit, que tu possèdes les qualités d’un gars qui a de l’avenir.
Little Boy se réjouit du compliment et avança, sans même réfléchir :
— La semaine prochaine, j’en attraperai encore plus… et des plus gros.
— Excellent ! Ces pêcheurs-là – de chics types, tu peux me croire ! – vont sûrement t’offrir encore plus si tu fais ça. J’en suis certain.
Little Boy tint parole et livra plus de poissons, toujours plus. Plus les semaines avançaient, plus il se consacrait frénétiquement à son travail, au point où on le voyait de moins en moins parler et s’amuser avec ses amis. Tout ce qui semblait l’intéresser désormais, c’était de faire plus et encore plus… de travail.
— Toi, t’as le sens des affaires. Ça se voit tout de suite, au premier coup d’œil. Crois-moi, j’ai le flair pour ce genre de chose. Je suis en affaires depuis bien avant que tu viennes au monde, et des travailleurs acharnés comme toi, on n’en voit pas tous les jours. Écoute ! J’ai une offre. Je te paie désormais 10 % de plus par lot de cent petits poissons et 15% de plus pour les gros. Qu’en penses-tu? C’est une offre que je ne fais qu’à toi. T’es mon meilleur et je tiens à te montrer combien j’apprécie ton ardeur au travail.
— OK ! J’accepte alors.
Les journées de ce pauvre Little Boy se transformèrent en une course effrénée où, chaque heure, il aspirait à faire de plus en plus d’argent. Il se mit à sauter des repas, se levait plus tôt, disait toujours non aux invitations de ses amis pour aller jouer et comptabilisait ses gains tous les soirs avant d’aller au lit.
— Bon. Maintenant que tu as si bien travaillé, tu mérites bien de te payer des plaisirs !
— Comment, dites-moi ? supplia Little Boy.
— Eh bien, c’est simple. En passant des commandes par Internet. Pour ça, il te faudra un ordinateur. Justement, j’en ai un avec moi. Ça te coûtera une semaine de salaire pour que je te le laisse. Je te montrerai comment t’en servir, c’est pas compliqué.
Little Boy accepta et commanda par Internet plein de jolis trucs que Big Mouth lui rapportait lors de ses visites quotidiennes. Sa banquise fut vite remplie d’une multitude de choses colorées et fascinantes pour lesquelles il éprouvait une grande fierté. Seulement, il en acheta tant et si bien qu’il ne restait plus de place pour recevoir ses amis. De toute façon, ceux-ci lorgnaient un peu trop à son goût ses joujoux, qu’il caressait tous les soirs, après ses éreintantes journées de dur labeur.
Il s’ensuivit que plus personne n’eut le droit de monter sur la montagne russe, et Little Boy se retrouva de plus en plus seul. Toutefois, comme son travail l’accaparait presque tout le temps, il n’en souffrit pas trop au début, se tenant occupé à utiliser et à chouchouter tous ces splendides produits accumulés avec les mois...
Commentaires
06.10 | 15:31
Ça donne trop envie d essayer.
15.09 | 15:30
Thanks a lot Alexia....you're the best!!!!
12.09 | 07:39
Hello, I just wanted to say thank you so much for your help in my journey of...
20.10 | 08:37
oh, quelle bonne surprise votre message! Votre livre est une bible pour moi da...