www.sophieeber.fr

Mes coups de coeur

Le Kintsugi, vous connaissez?

Le Kintsugi est une technique  de restauration traditionnelle japonaise, qui a pour philosophie de souligner les fêlures avec de l'or pour créer du beau.

Littérallement Kin = or, Tsugi = jointure

Depuis 4 ans maintenant, ma vie a basculé dans la maladie, mais grâce à mon métier, j'ai sû m'entourer d'une véritable "team" de thérapeutes exceptionnels et formidables qui m'ont  accompagnée et aidée à me relever. C'est lors d'une de ces séances que mon amie Patricia, kinésiologue, il y a quelques semaines, m'a parlé de cet art. J'ai tout de suite capté, ressenti dans ma chair, le lien puissant entre ces bols cassés, réparés, et sublimés ((j'avoue que le rebouchage des fissures avec de l'or a aussi fortement résonné avec mon ressenti du pouvoir de la maladie). . . et moi!

J'ai donc tout de suite fait mes recherches sur internet, le lien entre le Kintsugi et les "gueules cassées" avait, bien sûr,  été mis à jour et développé depuis longtemps.

La spécialiste du Kintsugi en France est Myriam Greff (un nom tout trouvé pour son art, un nom qui résonne avec mon état, ma greffe). Je sais que je touche là, de très près une vérité intime, une thérapie sur-mesure.

Myriam Greff travaille également sur la résilience humaine. Ses oeuvres sont une mise en valeur des blessures du corps et de l'âme, des traumatismes humains. Son travail raconte aussi l'histoire du handicap qu'il soit de naissance ou acquis.

Comment un bol, un objet cassé, fêlé peut-il nous parler de résilience? de thérapie? de renouveau? de sublimation? 

Comment un bol peut-il à lui seul contenir tout ce qui déborde? Surtout s'il est brisé et recollé?

Ce qui m'a touché dans cet art japonais c'est justement cette sublimation. Cette réparation bien voyante, bien vivante , ces cassures mises à nue, dévoilées aux regards du monde et de notre entourage, et surtout sublimées. J'avais déjà reçu un message similaire il y a 2 ans, un message que m'avait déposé . . . un arbre au creux de mon oreille. Cet arbre, que je croisais presque quotidiennement, très vieux, tout tordu, à moitié brûlé, trônait toujours, majestueux malgré (ou à cause?) de ses blessures. Les gens s'arrêtent devant lui, l'admirent (il lui reste de belles branches, un joli feuillage vert tendre au printemps et qui, en été, nous donne son ombre fraîche.) Cet arbre m'avait déjà murmuré le pouvoir et la beauté des cicatrices, des cassures, de la différence. 

Le Kintsugi murmure à mon âme le même message d'amour et de beauté.

Le Kintsugi ne me parle pas seulement de ma maladie, de ma renaissance (oui, je peux maintenant commencer à parler de renaissance), mais aussi de toute ma vie. Dans ma vie, où j'ai souvent dû recoller les morceaux brisés,  des petits morceaux d'âme, des petits morceaux de coeur. Mais je collais mes petits bouts bléssés en silence, en cachette, à la va-vite, et dans ma peur que cela se voit, j'ai dû perdre quelques morceaux de moi. J'étais dans le mensonge, je me fabriquais un masque, une carapace bien épaisse, ... mais trouée quand même. 

Bref, ce subterfuge (ce mot m'amuse ; définition : "moyen habile et détourné pour se tirer d'embarras."c'est tout à fait ça 🤭, subTAIREfuJE,... subteREFUGE, subTERREfuJE, . . .)

Donc, ce subterfuge grossier n'a rien à voir avec cet art traditionnel japonais qu'est le Kinstugi. 

 Vous l'avez compris, le Kintsugi est une ode à l'imperfection et à la fragilité. Il redonne de l'importance au vécu de l'objet (au vécu de l'être humain), il redorre son vécu, ses cassures, ses cicatrices, sa fragilité.

Cette mise en lumière de nos fragilités va nous aider à recevoir du soutien, de l'écoute, mais aussi, en prenant du recul, en se regardant sincèrement, comme un humain kintsugi, nous pourrons enfin nous rendre compte de notre évolution, de nos progrès, de notre reconstruction, de notre nouvelle valeur (l'or physique ou symbolique rend précieux) de notre sublimation en quelque sorte.

Son message : "Même brisé par la vie, il est possible de se relever. Ne pas se réduire au statut de victime."

Je suis donc une humaine Kintsugi🤩. . .

j'ai réussi à me reconstruire autrement pour renaître différente, plus forte (la force dans la faiblesse), plus vraie, révélée mais toujours un peu la même en même temps. J'ai pris conscience de mon côté "précieux", dans le sens que je suis précieuse pour moi, mon corps est précieux, mon coeur, mon âme, . . . je dois prendre soin de moi, m'apporter de la douceur, de la joie, de la beauté, de l'amour, tout simplement!

et . . . je n'ai pas encore fini ce travail sur moi, j'en suis encore bien loin!

Christophe André dit dans une interwieu dans Kaizen : "

" L’esprit du kintsugi est de considérer que lorsqu’un objet précieux, par sa valeur ou par sa signification, se brise, il faut soigneusement le réparer, mais ne pas chercher à masquer cette réparation. Au contraire, la rendre belle et visible, puisqu’elle est désormais partie prenante de l’identité de l’objet."

Comme la thérapie, la reconstruction demande de la patience, nous demande à descendre au plus profond de nous, à gratter notre côté sombre avec les ongles, à ronger et nettoyer les os (liens avec la famille), à remonter des émotions que nous aurions préféré cacher ... le kintsugi demande de la patience (reboucher, laquer, poncer, attendre, reponcer, relaquer, attendre, ... Myriam Greff nous parle de certaines étapes qui sont vraiment sales, pas belles, comme dans le travail sur soi. 

Je ressens également un autre lien entre les différentes étapes du kintsugi et les étapes du deuil (on y passe obligatoirement lors de maladies aussi). 

Je vous rappelle brièvement les 7 étapes du deuil : Choc et déni, douleur et culpabilité, colère, marchandage, dépression et douleur, reconstruction, acceptation. 

Et voici les 6 étapes du kintsugi : Briser, assembler, patienter, réparer, révéler et enfin sublimer c'est à dire observer, admirer, ressentir et assumer avec fierté l'imperfection, mais aussi l'exposer et raconter son histoire. 

En parlant d'histoire, la restauration au filet d'or dans le kintsugi me parle aussi du sang, de mon histoire. Savez-vous que notre histoire (et l'histoire de notre humanité ) est inscrite dans notre sang? Un peu comme dans notre ADN. Donc cette histoire personnelle et universelle à la fois circule dans mes veines comme ces filets d'or qui circulent entre les cassures des bols et objets kintsugi.

Pour conclure (merci de m'avoir lue jusque là!🙂), j'aimerai juste vous dire que le temps guérit, qu'on peut toujours, à nouveau, caresser une cicatrice, recoudre les blessures.

J'espère, que comme moi, vous aurez envie de rentrer dans l'univers merveilleux du kintsugi🤩

De tout coeur, Sophie

Merci à mes sources : https://kintsugi.fr/myriam-greff/

#kintsugi #artjaponais #résilience #maladie #thérapie #or #greffe #cicatrice

24. févr., 2022

5

Commentaires

06.10 | 15:31

Ça donne trop envie d essayer.

15.09 | 15:30

Thanks a lot Alexia....you're the best!!!!

12.09 | 07:39

Hello, I just wanted to say thank you so much for your help in my journey of...

20.10 | 08:37

oh, quelle bonne surprise votre message! Votre livre est une bible pour moi da...